Après la sécheresse, surveiller la santé Après la sécheresse, surveiller la santé des bovins
Après un été sec et chaud, des précautions sanitaires particulières sont à prendre pour assurer un bon hivernage aux animaux.
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«La chaleur et la sécheresse induisent des risques sanitaires à bien connaître, pour adapter la conduite d’élevage et ainsi limiter les conséquences sur le cheptel, explique Boris Boubet, docteur vétérinaire au groupement de défense sanitaire (GDS) de la Creuse. Un parasitisme et des carences liées à la sécheresse peuvent entraîner une baisse de la qualité de l’immunité des animaux, avec des conséquences sur leur santé et leur productivité. »
La surveillance accrue des infestations parasitaires est donc vivement conseillée. Pour la grande douve ou le paramphistome, le risque est augmenté du fait d’un séjour prolongé des bovins dans les zones humides durant l’été pour compenser une raréfaction générale de l’herbe. Un diagnostic avec coprologie et sérologie s’impose d’autant plus en début d’hiver qu’un automne doux et pluvieux favorise la reprise du cycle des parasites.
Pour les strongles, la sécheresse constitue un frein à leur développement, car moins d’herbe à pâturer limite les possibilités de contamination. La situation reste toutefois à surveiller en fonction de l’état des animaux (amaigrissement, diarrhées…). Un dosage de pepsinogène pourra être réalisé pour les génisses allaitantes de moins de deux ans et une mesure de densité optique du lait est l’examen possible pour les troupeaux laitiers.
Combler les carences
« Une complémentation en vitamines AD3E est indispensable lors de sécheresses », affirme Boris Boubet. L’alimentation à base de fourrage sec est pauvre en ces vitamines liposolubles. Les besoins étant accrus autour du vêlage et au moment de la mise à la reproduction, l’apport des vitamines AD3E se fera deux mois avant le vêlage et autour du vêlage, en cure de cinq jours. Il s’effectuera par voie orale, dans l’eau de boisson ou sur les aliments, ou sous forme injectable. Le coût est inférieur à 1 euro par vache.
La sécheresse affecte aussi la minéralisation. Les fourrages sont moins bien pourvus et l’ingestion de terre – pâturage au ras du sol – entraîne la présence de minéraux en excès – fer, manganèse… –, antagonistes de certains oligoéléments, d’où la nécessité de renforcer la complémentation. Des bilans métaboliques réalisés sur une dizaine de vaches évitent des complémentations à l’aveugle. Le coût des analyses est compensé par des apports plus ciblés. Pour les oligoéléments, la période autour de la mise bas – deux mois avant, deux mois après – est primordiale. Il est donc encore temps d’agir sur les troupeaux allaitants, en adaptant la complémentation minérale. Un apport systématique en sel, sous forme de pierre de sel proposée aux animaux toute l’année, est primordial.
En cas d’absence depuis plusieurs semaines, la remise à disposition de sel sera progressive, pour éviter une intoxication par surconsommation dans les premiers jours.
Monique Roque-Marmeys
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